Présence annulée — STANZIANI Alessandro
Capital Terre, Essai
Et si le cœur du problème de la faim dans le monde n’était pas la croissance démographique mais plutôt les modalités de la production agricole et surtout de la distribution au profit des plus riches ? Dans cet essai engagé, qui remonte aux origines du capitalisme, Alessandro Stanziani propose de renouer avec le contrat social cher à J.-J. Rousseau et de faire de la démocratie, de l’égalité sociale et de l’environnement les trois piliers du monde d’après. Défenseur d’une politique publique conciliant croissance économique et démographique, droits du travail, lutte contre les inégalités et protection de l’environnement, il plaide pour la fin des spéculations sur les denrées alimentaires, de l’accaparement des terres et de la propriété industrielle, en particulier sur les semences, qu’il souhaite décréter « patrimoine de l’humanité ». Et il prône une refonte plus égalitaire de la fiscalité et des finances publiques, conjuguée à des politiques environnementales qui aillent bien au-delà de la transition énergétique et de la fiscalité verte. Cette pensée économique globale, doublée d’un souci de justice sociale et d’un engagement en faveur de la préservation de la planète, pour des sociétés plus solidaires et plus justes, devrait susciter le débat.
ALESSANDRO STANZIANI, né en 1961, est un historien économiste, directeur d’études à l’EHESS et chercheur au CNRS. Spécialiste d’histoire globale, il a enseigné aux États-Unis (Stanford, Princeton) et au Japon (Tokyo). Il s’intéresse à l’histoire de la régulation des marchés, de la qualité alimentaire et du travail forcé dans le monde, sur lesquels il a écrit plusieurs ouvrages en français et en anglais, dont l’Histoire de la qualité alimentaire. France, 19e-20e siècle (Seuil, 2005) et Les métamorphoses du travail contraint (Presses de Sciences Po, 2020).
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Présence
Dédicaces le dimanche de 14h à 19h
Capital Terre, Alessandro Stanziani
Payot, 2021