Antoine Compagnon
Au moment de la rentrée littéraire où on s’interroge toujours sur le sort et le devenir de la littérature, Antoine Compagnon, avec son esprit iconoclaste, signe un essai d’humeur et intempestif : La littérature, ça paye. Ça paye parfois les écrivains quand ils ont une postérité, comme Baudelaire qui, bien qu’ayant mené une vie de pauvreté, connaitra la fortune posthume.
Mais la littérature ça paye surtout pour les lecteurs car la littérature peut être à la fois un éloge de la beauté, du temps immobile, le fameux « otium », opposé à une vie trop active, le « negotium ». Proust l’a d’ailleurs démontré : les médecins, les militaires, quand ils sont lettrés, sont toujours meilleurs que les autres.
Enfin, la littérature ça paye parce que, à notre époque, les fake news ou le narratif prennent le dessus, même sur la guerre. Un récit juste est la meilleure des armes. Il n’y a pas de vie réussie sans son récit.
Académicien, professeur émérite au Collège de France, spécialiste de Montaigne, Baudelaire et Proust, Antoine Compagnon est écrivain et critique littéraire. Il a notamment publié La vie derrière soi (Equateurs, 2021), Les Chiffonniers de Paris (Gallimard, 2021) et plusieurs volumes de la série Un été avec… (France Inter-Equateurs).
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