Ardouin Thierry
Thierry Ardouin
Histoires de graines, Atelier EXB
À travers la fascinante beauté formelle des graines révélée par les photographies de Thierry Ardouin, l’ouvrage retrace l’histoire de ces « grandes voyageuses » et interroge notre rapport à l’origine. Sur une idée originale initiée par Xavier Barral, il est le fruit d’un travail collectif de longue haleine mêlant artistes, botanistes et scientifiques et s’inscrivant dans les problématiques écologiques actuelles.
Choisies, éclairées et cadrées avec le plus grand soin, les graines photographiées par Thierry Ardouin possèdent une morphologie à la fois nécessaire et bizarre, propre à susciter l’étonnement, l’interrogation ou la contemplation. De l’émergence de l’agriculture, il y a plus de 10 000 ans, aux questions que soulèvent les semences hybrides actuelles, en passant par la découverte des usages des graines à travers les cultures et les époques, l’ouvrage Histoires de graines explore les enjeux de la diversité. Issues, pour la plupart des collections du Muséum national d’histoire naturelle, ces graines sauvages ou cultivées venues du monde entier fascinent par leur beauté formelle : couleurs, textures, formes, apparences, elles captent le regard, interrogent nos perceptions. Plusieurs essais accompagnent le corpus photographique de Thierry Ardouin.
Thierry Ardouin travaille sur les liens qu’entretiennent l’homme et son paysage. Il privilégie le moyen ou le grand format, retour délibéré à un média qui exige du temps. Une manière de redonner des égards à l’attente. Il pose sa palette sur les parkings des zones commerciales, verrues humaines dans un environnement qui fut un temps vierge. Avec «Nada», une déambulation débutée en Espagne, il cherche les traces de la main de l’homme sur les paysages et la transformation de ceux-ci, parfois accidentelle. Dans «Terres paysannes», il guette la geste des agriculteurs, les va-et-vient entre l’outil et la terre et le balancement permanent entre nature et culture. Un travail en contrepoint de la série «Après la tempête», réalisée dans la forêt des Landes à la suite de la tempête Klaus en 2009, dans lequel il s’intéresse aux altérations faites à un paysage anthropique. Dans «La bonne/mauvaise graine?», il travaille sur l’infiniment petit, des semences, et utilise la microphotographie. Il interroge ainsi la déconnexion profonde de l’homme à son environnement.