Hôtel de ville et Espace Landowski

La vie des ombres, éditions Stock

(c)Philippe Matsas

«
Voilà derrière qui je cours : un homme né sage qui s’est un jour mis en tête de
découvrir l’Amérique. Celle des invisibles, voix et visages effacés par les
logiques institutionnelles. L’Amérique des marges mais aussi de ceux qu’on ne
voit plus à force de les croiser tous les jours. Je cours derrière un homme
qui, armé de quatre instruments – une caméra 16 mm pour l’image, une perche
pour le son, des ciseaux pour la tension et de la colle pour le sens –, est
parti observer comment vivent les hommes. »

 

À
première vue, rien ne semble rapprocher l’écrivaine Constance Rivière du
cinéaste américain Frederick Wiseman. Ni l’origine, ni la nationalité, ni
l’âge. Est-ce cette profonde différence qui fonde ce livre ? Ce que cherche
Wiseman depuis un demi-siècle, à travers plus de cinquante films documentaires
consacrés à la société américaine, c’est la trace que laissent les laissés pour
compte, les internés, les victimes de violence conjugale, les exclus du miracle
économique, les habitants des cités, mais aussi les membres d’une communauté
humaine éparse qui va du petit port de Belfast dans le Maine à la banlieue de
Chicago et l’Amérique rurale de l’Indiana.

La
fabrique de l’exception humaine. Qu’est-ce qu’on refuse de voir ? Comment dire
ce qui se joue hors cadre, sur le théâtre du monde ?

 

Constance
Rivière a voulu voir à son tour ce qui se cachait derrière l’apparente logique
des images, quelles histoires pouvaient en naître. Ni biographie d’un
documentariste à l’œil caméra, ni essai sur une humanité à la dérive, le récit
de Constance Rivière est un voyage profondément personnel qui ressemble à une
filature de détective. Un récit d’apprentissage des temps modernes.

 

La
Vie des ombres

est un passionnant livre hybride, qui tient parfois de la comédie, parfois de
la tragédie, et qui toujours raconte une part de notre humanité.

 

Constance
Rivière
est directrice générale du Palais de la Porte Dorée. Son premier roman, Une
fille sans histoire, a été finaliste du Goncourt du premier roman et est en
cours d’adaptation cinématographique. Après son deuxième roman, La Maison
des solitudes, La Vie des ombres est son troisième livre paru chez
Stock.


Présence sur le Salon :