Hôtel de ville et Espace Landowski

 

Paris, début janvier. La France est immobilisée par les grèves. Les invités d’une émission de radio sont remplacés au pied levé. Frédéric Melcour, musicien, présentera seul le film dont il a composé la musique. François Marchal, appelé in extremis, parlera des logiciels pédagogiques qu’il a créés. Cette rencontre est suivie d’un tête-à-tête au restaurant durant lequel Frédéric irradie un charme tout de réserve et de discrète féminité qui suscite en François une attirance immédiate. 

Dès lors se tisse une intimité faite de profonde tendresse mais le rapprochement physique entre François et Frédéric est ponctué d’avancées et de reculs, de retenues et d’élans qui laissent à penser que Frédéric a été violé jeune, ce qu’il va raconter de façon poignante à François assez tôt dans le récit.

Chaviré entre les instants de grâce et les moments de désespoir destructeurs de Frédéric, François consigne dans un carnet ce qui désormais conduit le fil de ses jours. 

Il n’aura de cesse de retrouver les violeurs et de fomenter une vengeance dans sa lutte pour réhabiliter le corps de Frédéric et lui redonner confiance.

Quelques personnages sont mis sur le devant de la scène : attachants, comme la mère de Frédéric ou Manon la jeune danseuse, Leandro, transgenre mais aussi des personnages au comportement haïssables ou explicables selon les points de vue comme Pablo le barman sadique qui était un enfant battu ou Aurélie, capricieuse et hautaine, gâtée par une famille puissante mais mariée à l’un des violeurs.

Les scènes sensuelles entre François et Frédéric sont nombreuses en référence au sexe qui fait peur, qui fait violer, qui rend fou, le sexe dont on ne veut pas parce qu’on n’a pas le bon mais aussi le sexe qui répare, qui réconcilie avec le corps et permet de revivre et d’espérer. Ces scènes vont parfois loin dans le détail mais sans aucune vulgarité, laissant place au ressenti et à l’espoir.

Le viol est désormais en France dénoncé et fortement puni mais on parle le plus souvent d’actes commis sur des jeunes filles ou des femmes, rarement sur des garçons ou des hommes. Ce n’en est pas moins un traumatisme semblable dans les deux cas dont personne ne peut réellement se remettre et c’est l’objet de ce récit.


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Présence

Dédicaces le dimanche de 14h à 19h

Frédéric, Instants de grâce, Dominique Faure
Ex-Aequo