Hôtel de ville et Espace Landowski

Broadway Vitas, éditions du Cherche Midi

(c)Céline Niezsawer

Qualifié de « plus grand playboy de l’histoire du tennis », Vitas Gerulaitis possédait un charme d’autant plus dévastateur qu’il était flegmatique. Sur le terrain, certes, il fut loin d’égaler les monstres de son époque, les Björn Borg, John McEnroe et Jimmy Connors. Néanmoins il cumula les victoires, remporta vingt-cinq tournois dont l’Open d’Australie (1977) ; on le vit même atteindre la place de numéro 3 au classement mondial.

Pourquoi « Broadway Vitas » ? Parce que notre homme était une légende des night-clubs, parfois les plus décadents, en ces temps des années 1970 et 1980 où l’on prêchait la dépense, le rire, la drogue et le sexe. Il coudoyait les Warhol et Jagger, était couvert de femmes et accumulait les amours médiatiques – dont la joueuse Chris Evert, le top model Cheryl Tiegs ou encore les actrices Jennifer O’Neill et Janet Jones.

Le tennis d’aujourd’hui, comme tous les sports de haut niveau, est une profession mathématisée où triomphent le chiffre, le revenu publicitaire, le contrôle de l’image, le geste « chirurgical » et la décision glacée. Les champions contemporains surveillent leur corps comme ils soupèsent leurs mots, ils « gèrent » avec prudence leur carrière et leur vie personnelle ; c’est peu dire que le charme et les extravagances des anciennes vedettes ne font pas école.

C’est pourquoi Vitas Gerulaitis nous manque. La flambe et la flamboyance, la générosité et la prise de risque, l’amour du jeu et de la vie : telles étaient les propriétés d’un homme auquel Florian Gazan donne littéralement la parole.

Florian Gazan est auteur pour la radio, la télévision et le cinéma. Broadway Vitas est son second roman.


Présence sur le Salon : 
Samedi 9 décembre