Fofana Halimata
Halimata Fofana
A l’ombre de la cité Rimbaud, éditions du Rocher
Dans la famille de Maya, originaire du Mali et vivant dans un HLM de banlieue parisienne, les filles sont élevées dans la tradition patriarcale, les coups pleuvent souvent et les interdictions sont nombreuses. A sept ans, lors de ses premières vacances à Bamako, elle subit une excision, et comprend vite que cette mutilation a été orchestrée, qu’elle devra taire sa douleur. La voix de Céline Dion vient panser ses plaies, et l’école la sauve : un professeur de français l’ouvre à d’autres cultures, d’autres mondes, hors de la cité Rimbaud où elle étouffe, hors de ce foyer où l’on veut la préparer à devenir une femme exemplaire : c’est-à-dire mariée, mère de famille, et gardienne des coutumes. « La liberté s’acquiert par la connaissance » devient sa maxime. Face au poids des rites et des croyances, Maya oppose sa force, sa rage, refusant de se résigner à son sort, sans pour autant renier ses deux identités.
Halimata Fofana, née en France de parents sénégalais, a été journaliste, attachée de presse, éducatrice à la protection judiciaire de la jeunesse. Elle a également occupé un poste de chargée des affaires culturelles au Canada, avant de rentrer en France pour enseigner les lettres et mener des conférences sur les mutilations sexuelles faites aux femmes – ayant elle-même été excisée à l’âge de cinq ans. Aujourd’hui, Halimata se consacre à l’écriture et à la réalisation.