Laurence Devillairs
La philosophie distingue traditionnellement deux catégories, le beau et le sublime. Dans son nouveau livre, Laurence Devillairs en propose une troisième : la splendeur. Elle n’a pas le côté attendu voire convenu du beau, elle est plus de l’ordre de la révélation qui
surprend. À l’image du sublime, elle saisit et laisse sans voix, mais elle n’écrase pas. La rencontre avec cette splendeur suscite un élan comparable à l’embrasement amoureux et marque un suspens : tout semble s’arrêter. Et si la beauté, notre capacité à la voir, à la
sentir et à l’entendre, était la manière singulière et profonde que nous avons d’être vivants, sur cette Terre ?
Au fil d’une trentaine de textes lumineux, mettant en scène ses propres expériences esthétiques, Laurence Devillairs nous invite à ouvrir les yeux sur les splendeurs du monde, qui nous échappent souvent par manque de temps ou conformisme. Elle propose pour cela des « exercices d’esthétiques appliqués » – essayer d’apprécier ce qu’on n’aime pas, de voyager comme Bouvier sans attentes ni plans, d’accomplir non pas une bonne action mais un beau geste. Le jeu en vaut la chandelle ; qu’elle soit naturelle, créée ou bien même morale, la beauté nous fait une grande promesse, celle d’être émerveillés, changés et d’exister de façon plus accomplie.
Laurence Devillairs est agrégée, docteure en philosophie, spécialiste de Descartes et de Pascal. Elle a notamment publié Petite philosophie de la mer (La Martinière, 2022) ; Être quelqu’un de bien. Philosophie du bien et du mal (PUF, 2019), Guérir la vie par la philosophie (PUF, 2017).
Présente au salon le samedi