Michel Colline
Les Yeux Doux
Produire, consommer, contrôler : bienvenue dans notre Société !
Dans un monde dystopique où les usines crachent leur épaisse fumée, les pin-up des « Yeux Doux » veillent… Aucun délit n’échappe à leurs regards langoureux et menaçants depuis qu’une compagnie de surveillance a choisi ces femmes comme logo ! Au milieu des affiches de propagande, Anatole est rivé devant les écrans de surveillance. Employé modèle, sa vie bascule le jour où il repère une jeune voleuse qu’il dénonce sur-le-champ ! Mais pas un jour ne passe sans qu’il ne repense au joli visage de cette inconnue. Car Anatole vient, sans doute pour la première fois, de tomber amoureux ! Il se lance alors à la recherche d’Annabelle, déroge aux règlements et s’embarque dans une folle aventure qui va le mener à rejoindre un réseau de rebelles. Pendant que ses nouveaux compagnons l’accueillent « au jardin des bennes ! », Annabelle se retrouve à la rue avec son frère Arsène. Tout juste licencié, ce dernier est désormais invisible aux yeux de la Société. Mais le destin ne va pas tarder à réunir Annabelle et Anatole, engagés désormais pour une même cause : la révolution ! En abandonnant sa condition de chien de garde du système, Anatole ouvre les yeux sur la manipulation de masse. Se pourrait-il que cet homme jadis maillon fort des « Yeux Doux » devienne une figure-clé du mouvement ? Une poignée de citoyens libres réussiront-ils à renverser la donne ? L’amour a-t-il encore sa place dans ce monde esclavagiste ?
Michel Colline fait une entrée fracassante chez Glénat (après Aspicman et Tueur de Cocho paruschez Treize étrange) à travers ce roman graphique tragi-comique, à mi-chemin entre 1984, Brazil, Les Temps Modernes et Metropolis, qui dénonce le consumérisme moderne avec poésie et grâce, et où des personnages vidés de leur substance retrouvent leur humanité et redécouvrent l’amour. Au scénario, Corbeyran nous surprend dans ce registre et amorce une réflexion profonde. Une pépite à surveiller de près !
Né du côté de Pau dans les années 70, Michel Colline étudie la peinture aux Beaux-Arts de Poitiers. Depuis plus de trente ans, il travaille comme dessinateur de bande dessinée, illustrateur et artiste peintre. Son travail est nourri autant par les auteurs de la ligne claire, avec une affection toute particulière pour l’œuvre d’Yves Chaland, que par les peintres du mouvement « figuration libre » comme Di Rosa ou Combas. Chez Treize étrange, il signe Tueur de cochon avec Olivier Lecerf en 2003, puis Aspicman en 2007. L’année suivante, il dessine Pierrot et le carnet magique (Chez Milan Jeunesse) avant de s’intéresser à la boxe avec Manitas paru aux éditions Poivre & Sel en 2014 aux côtés du scénariste Fred Le Berre. Récemment, on le retrouve au dessin du diptyque Charbon, une aventure sans végétation parue aux éditions Paquet.
Présent au salon vendredi et samedi