Hôtel de ville et Espace Landowski

Illuminatine, éditions Albin Michel

(c)Pascal Ito

Un narrateur, « profondément paranoïaque », trentenaire déclassé,
d’abord correcteur dans un journal puis stagiaire dans un institut de
sondage, s’est juré de terminer enfin le roman sur le complotisme
auquel il travaille depuis des années. Aussi décide-t-il de suivre son ami
Gonzague dans une forêt bourguignonne, où un riche homme d’affaires
a fait construire un bunker abritant une bande de loosers survivalistes.
Il y croise un curé défroqué prophétisant un monde courant à sa perte ;
une vieille prostituée théâtrale ; un ancien militaire dealer à ses heures,
ainsi qu’une foule de personnages tous plus déjantés les uns que les
autres. Notamment Donvidin Mandanda, derrière lequel il est aisé de
reconnaître l’humoriste Dieudonné, ou un certain Fauraison qui n’est
autre que Robert Faurisson, le militant négationniste.
Pièce maîtresse de cette très mélancolique satire politique, l’illuminatine,
une « drogue forte qui a la particularité de rendre plus clairvoyant, de
faire saillir dans l’esprit du consommateur la vérité cachée et le dessous
des événements visibles en exacerbant la vigilance, jusqu’à renverser
mentalement les narratifs sur lesquels reposent nos sociétés. ». Bref, une
poudre de perlimpinpin prête à faire prendre toutes les vessies pour des
lanternes…

Après avoir travaillé à L’Obs puis Marianne, Simon Bentolila, 33 ans,
est entré comme journaliste au Magazine littéraire et, en 2020, à Lire
Magazine littéraire. Il anime de nombreux débats dans le cadre de salons
et de rencontres littéraires. Illuminatine est son premier roman.

Présence sur le Salon : 
Dimanche 10 décembre