Hôtel de ville et Espace Landowski

Dans ce vibrant plaidoyer, Tristane Banon, celle qui a osé briser le silence 10 ans avant #metoo, dénonce la dictature féministe victimaire ambiante et son désir de revanche sociétale absurde qui confond morale et justice

 

« Après des années de laxisme insupportable autour des violences faites aux femmes, d’écoute impossible aussi, la parole libérée a, depuis quelques mois, tendu micros et tribunes à nombre de victimes, mais aussi aux désireuses d’un totalitarisme victimaire qui s’impose chaque jour un peu plus, jusqu’à mettre en danger le pacte social qui nous unis tous. Pendant ce temps-là, rien n’avance pour les vraies victimes dont le sort ne se contente pas des lynchages médiatiques et réclamerait des avancées administratives et sociales conséquentes. 

Les « totalitaires », appelons-les comme ça, voudraient substituer la morale au droit, ce qui n’est ni réalisable, ni souhaitable. En mon temps, Dominique Strauss-Kahn essayait de faire croire que ce qu’il avait fait n’était que moralement répréhensible, et qu’il n’était pas condamnable sur le plan de la justice. C’était faux. Le viol, la tentative de viol, ça n’est pas une question morale, c’est une question légale. Avec Ménès récemment, par exemple, c’est l’inverse qui se joue. Les victimes veulent criminaliser sur le plan légal des comportements moralement inacceptables. Face à ces tribunaux populaires délétères et au manque de nuance qui gangrène notre société, la loi doit tracer des lignes blanches concrètes qui ne doivent rien avoir à voir avec le ressenti. Notre vivre ensemble est à ce prix. »

Journaliste, chroniqueuse, Tristane Banon est l’auteure du très remarqué Le bal des hypocrites (Au diable vauvert, 2011, + de 12.000 ex. vendus), sur l’Affaire DSK, et de plusieurs romans, dont J’ai oublié de la tuer (A. Carrière, 2004 ; Livre de poche, 2007, + de 13.000 ex. vendus).

© Lou Sarda

Présence

Dédicaces le samedi et le dimanche de 14h à 19h

Rencontre le dimanche à 15h « Le couple à la loupe » avec Maud Ventura

La paix des sexes, Tristane Banon
L’Observatoire, 2021