Hôtel de ville et Espace Landowski

Une façon d’aimer, éditions Gallimard

(c) Francesca Mantovani

Entre la France et le Cameroun des années 50, l’histoire d’une femme discrète
dont la vie est traversée d’un bref coup de folie, d’une romance secrète.
« Il est possible qu’il n’y ait rien eu d’autre. C’était peut-être lié à sa timidité à elle,
à ce qu’elle avait de raide et d’un peu triste qui l’avait ému. Ou au rang de boutons
ronds comme des perles, qui fermaient sa robe dans le dos et qu’il avait sentis en
dansant contre la pulpe de ses doigts. Et, du côté de Madeleine, à la manière dont il
avait dit « Ne vous en faites pas », à la douceur amusée avec laquelle il avait répété
« des violettes », à celle, railleuse, dont il avait murmuré dans son cou : « Pas de
chance ! » pour la faire rire. Ou peut-être parce qu’il était mince et nerveux avec une
mèche brune qui lui retombait sur le front, une forme d’autorité, de brusquerie, un
regard bleu sombre ¿ comme Peter Finch dans
Au risque de se perdre. »

A partir d’une photo d’époque, la narratrice retrace l’histoire de sa tante, beauté discrète et mélancolique des années 1950. Née dans une famille modeste de maraîchers nantais, Madeleine a suivi son mari parti travailler au Cameroun. Elle se trouve transplantée dans un monde aux antipodes du sien, violent et magni*que. A Douala, lors d’un bal à la Délégation, elle s’éprend d’Yves Prigent, mi administrateur, mi aventurier. Chaque fois qu’il est de passage, ils déambulent ensemble le long du port, ou allée des Cocotiers. Mais la décolonisation est en marche et annonce la *n de partie : bientôt, le milieu des petits blancs de Douala devra plier bagage… Tendu entre la province d’après-guerre et une Afrique semi rêvée, Une façon d’aimer parle de la pesanteur des mariages de raison et de la grâce de certaines rencontres. Par petites touches d’une in*nie délicatesse ¿ un souvenir, une mélodie de Guy Béart, des vers d’André Hardellet ¿, c’est toute l’épaisseur d’une vie de femme qui se dévoile. 

Présence sur le Salon : 
Samedi 9 décembre
 
Rencontre:
« La puissance du roman » – avec Dominique Barbéris, Mazarine Pingeot.